« Diviser pour régner », c’est une vieille maxime qui fonctionne toujours et qui est, malheureusement, particulièrement adaptée à l’état de division des Français non seulement aujourd’hui, mais depuis plusieurs décennies. C’est la principale raison pour laquelle la France va si mal. « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine », lit-on en Matthieu 12, 25. Osons aller jusqu’au bout de nos interrogations, pour comprendre pourquoi on en est là.
La division des Français dans l’entre deux guerres
En 1920, l’armée française était la plus puissante du monde. Vingt ans après, c’est la défaite de 1940. Comment a-t-on pu en arriver là ? Faisons un petit compte à rebours : en mai 1940, la situation militaire était si désastreuse que l’on demande au Général Weygand de remplacer le général Gamelin. C’est trop tard et Weygand n’a rien pu faire. Et pourtant c’était le général le plus compétent de l’armée française. En effet, en 1930, il est promu chef d’Etat-major général de l’armée. Il cumule cette fonction avec celle de vice-président du Conseil supérieur de la guerre, mais non président, alors que ces deux responsabilités sont complémentaires, ainsi que Weygand l’explique dans ses mémoires : le fait de les répartir entre deux têtes ne peut que nuire à l’efficacité.
Pourquoi en est-il ainsi ? Pour des raisons politiques, bien évidemment. Car, au moment de l’affaire Dreyfus, Weygand s’était fait remarquer comme antidreyfusard. Il était donc marqué à l’encre rouge et les milieux socialistes se méfiaient de lui. Aussi se retire-t-il en 1935, après avoir dénoncé le danger hitlérien et condamné le désarmement. En clair, il était opposé à la propagande pacifiste menée pendant vingt ans et qui conduisit à la défection de l’armée française. Une première conclusion : la réunification des Français ne peut se faire que par une condamnation du pacifisme et de ceux qui l’ont encouragé.
La division des Français en 1945
Ce deuxième facteur de division est bien connu : il consiste à vouloir choisir entre De Gaulle et Pétain. Voyons brièvement ce qu’il en est. De Gaulle a reproché à Pétain d’avoir signé l’armistice. Or, comme l’explique le Général Weygand dans ses mémoires - puisqu’il a joué un rôle déterminant dans les négociations préalables à cet armistice - soit l’on signe l’armistice, ce qui permet de « sauver les meubles », soit c’est la capitulation et, dans ce cas, l’ennemi s’approprie tout, sans limitations. De fait, l’armistice a été si bien négocié qu’il a permis de mettre à l’abri, notamment, tous nos territoires d’Outre-Mer ainsi que notre marine, qui était en 1940 l’une des plus puissantes du monde, même si, plus tard, il a fallu la saborder. Voici deux avantages que la France a retiré de la signature de l’armistice : 1) notre pays est libre à 50%, ce qui empêchait notamment l’ennemi d’emporter en Allemagne tous nos équipements industriels ; 2) la disposition d’une zone, l’Afrique du Nord, qui a permis au Général Weygand, sur ordre du Maréchal Pétain, de recomposer discrètement l’armée française, une force de 175 000 hommes qui joua un rôle fondamental dans le débarquement en Provence.
Il faut ajouter à cela que, contrairement à la propagande gaulliste, Pétain était très aimé des Français pendant toute la période de l’occupation, parce qu’il a aidé la résistance intérieure, celle qui n’était pas sous le contrôle de De Gaulle et aussi parce qu’il n’a cessé de lutter pour la libération de ceux d’entre eux qui étaient emprisonnés en Allemagne. Par ailleurs, on a accusé Pétain de collaboration avec l’ennemi, ce qui est une contre-vérité historique. Celui qui a collaboré, c’est Laval, qui fut imposé par les Allemands comme chef du gouvernement contre la volonté de Pétain.
En résumé, De Gaulle a voulu, de par son ambition politique, démontrer aux Français qu’il était le seul à les avoir sauvés. Or cette armée française de 175 000 hommes a été reconstituée par Weygand, sur ordre de Pétain, et non par De Gaulle. Le drame est que les gaullistes sont aujourd’hui assez forts pour étouffer cette partie de l’histoire de France, alors que les Français ont le droit d’être fiers de la façon dont leurs aînés se sont battus sur les fronts italiens et français en 1944-1945.
Par ailleurs, les gaullistes ont condamné Pétain à la prison à vie à la suite d’un procès manipulé, et ont tout fait pour effacer de l’histoire de France le fait que De Gaulle, pendant la Libération, a organisé avec ses amis communistes une vaste « épuration » qui a consisté à assassiner 40 000 Français considérés, sans aucun jugement, comme des collaborateurs, alors que beaucoup d’entre eux étaient tout simplement des opposants à De Gaulle, ou supposés tels . Un exemple parmi d’autres : le général Dentz(*), qui avait eu le « malheur » de s’opposer à De Gaulle en défendant le Liban, fut traduit en Haute Cour et enfermé - chaînes aux pieds ! – dans une cellule glacée de Fresnes, sans aucun chauffage, avec de l’humidité qui coulait sur les murs. Six mois après il mourait, alors que c’était un grand soldat, un grand serviteur de l’Etat, un homme intègre et patriote. De Gaulle avait donc les mains pleines de sang, le sang de ses compatriotes.
Une deuxième condition pour que les Français se réconcilient est de reconnaître les rôles complémentaires de De Gaulle et de Pétain dans la libération de la France. En réalité, ce que le procès de Pétain a révélé, c’est 1) que les juges n’ont pas pu faire la preuve de sa collaboration avec l’ennemi ; 2) qu’ils ont déclaré comme trahison le fait que Pétain ait voulu construire une France chrétienne, ce qu’ils jugeaient intolérable. Et c’est la raison profonde qui explique pourquoi ils l’ont condamné.
La division des Français sur la question de l’Algérie
L’Algérie aurait dû rester française. Cela semble un débat dépassé. Cependant les conditions dans lesquelles l’Algérie a été livrée au FLN, un clan sanguinaire complètement coupé de la population qu’il prétendait défendre, sont véritablement scandaleuses. Commençons par le plus simple, juridiquement parlant : la question du Sahara. Cette région n’a jamais fait partie de l’Algérie et des accords avaient été passés avec les Touareg dans lesquels la France leur promettait de les protéger en échange d’une autorisation d’exploiter le pétrole. En d’autres termes, cette région du monde aurait dû devenir un Etat autonome, ce qui nous aurait évité, quelque cinquante ans plus tard, de mener une guerre contre les terroristes dans cette zone. Nous avons donc donné à d’autres ce qui ne nous appartenait pas !
Voyons maintenant l’Algérie à proprement parler. Ce fut – rappelons-le – un pays prospère, qui assurait d’une manière autonome 60% de son alimentation, grâce à une agriculture efficiente. Aujourd’hui, l’Algérie importe tout et ne sait exporter que son pétrole qui, d’ailleurs, n’aurait pas existé si les Français ne l’avaient pas découvert dans les années qui ont précédé l’indépendance. En 1962, au moment de la négociation des accords d’Evian, plusieurs chefs de willaya avaient entamé des négociations secrètes avec la France pour en finir avec cette guerre et retrouver la paix. De Gaulle, au contraire, les a dénoncés au FLN, qui les fit assassiner. En clair, la majorité des algériens voulaient rester Français.
De Gaulle, non seulement a signé les accords d’Alger pour livrer les pleins pouvoirs au FLN, mais a abandonné sans aucune défense tous les Algériens qui faisaient confiance à la France ainsi que les Français d’Algérie. Le FLN en a profité pour les massacrer par milliers, en les torturant de la façon la plus ignoble et la plus cruelle. On en a les cheveux qui se dressent rien qu’en lisant les horreurs qui ont été commises à cette époque : les uns avaient le nez et les lèvres coupés avant d’être promenés en ville puis exécutés ; d’autres étaient enterrés vivants dans du ciment, avec uniquement la tête qui dépasse. Et il y eut bien d’autres horreurs encore. Au total, le nombre d’assassinats est estimé dans une fourchette de cinquante à deux cent mille. C’est pourquoi – disons-le au passage – il est de notre responsabilité de permettre aux algériens de se débarrasser de cette clique de dictateurs qui les oppriment et les maintiennent dans le sous-développement.
En 1962, De Gaulle, à l’instar de son comportement à la Libération, ne voulait pas d’opposants. C’est pourquoi il a crée le « Service d’Action Civique » (SAC) au sein duquel sévissait les fameux « barbouzes », en fait des hommes sortis de prison pour arrêter sans jugement, torturer et liquider les opposants à la libération de l’Algérie. Si l’on prend en compte les 40 000 morts (au minimum) de l’épuration, De Gaulle est responsable de la mort d’au moins cent mille personnes.
Une troisième et dernière condition pour que les Français se réconcilient est l’abolition de tous les partis politiques qui, par calcul électoral et « copinage », entretiennent une vision unilatérale de la période qui va de 1940 à aujourd’hui – soit plus d’un demi-siècle – et mettent au ban de la société les Français qui, à un moment ou à un autre, se sont opposés à De Gaulle.
En conclusion
Trois conditions, qui ont entre elles un point commun : le rejet de ce que les médias et les partis politiques appellent « l’extrême-droite », qui est en fait la droite traditionnelle chrétienne. Il s’agit donc d’une opposition entre chrétiens et anticléricaux ou, ce qui revient au même, entre royalistes et républicains. Les Français ne pourront se réconcilier que s’ils s’unissent contre leur ennemi commun, le mondialisme. Or celui-ci prône l’instauration de sociétés pluriethniques, pluriculturelles et pluriconfessionnelles. Tout le contraire de l’identité française, qui est celle de « la France, fille aînée de l’Eglise ».
Non au mondialisme, Oui au retour à une France chrétienne
(*) Roger Holeindre : « L’homme qui faisait se battre les Français entre eux », Editions Héligoland, 2009