Le journal Le Monde du 30 octobre 2013 titre « L'accord de libre-échange Canada-Union européenne[1] montre la voie ». Et il commente : « C'est une bonne nouvelle pour la croissance et l'emploi en Europe ». Est-ce vraiment une chance pour l’Union Européenne ?
Pour commencer, il s’agit d’un véritable déni de démocratie : un commissaire européen a signé, seul, pour 28 Etats ! Tout accord international doit être ratifié, théoriquement par le Parlement Européen (article 218 du TFUE – Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne), mais des exceptions sont prévues, ce qui laisse dans l’ombre le mécanisme de ratification.
Ce sont aussi les règles de l’OMC qui sont violées
En effet, l’organisation mondiale du commerce interdit les accords bilatéraux. Or il existe un « Accord de libre-échange nord-américain » (ALENA), signé par le premier ministre Brian Mulroney, le président mexicain Carlos Salinas et le président américain George H.W. Bush, entré en vigueur le 1er janvier 1994. Pourquoi la négociation n’a-t-elle pas été menée directement avec l’ALENA ? La raison est simple :
l’accord avec le Canada, déjà signé, est une manière astucieuse de « faire passer la pilule » du futur accord avec les Etats-Unis, dont la négociation s’ouvre maintenant.
Mais voyons le contenu. Tout d’abord les chiffres :
Union Européenne
PIB = 13 000 milliards de dollars
500 millions d’habitants
Canada
PIB = 1700 milliards de dollars
35 millions d’habitants
Le marché potentiel pour le Canada concerne 500 millions d’habitants alors que le marché potentiel pour l’Union Européenne concerne 35 millions d’habitants, 15 fois moins !
Il en est de même pour les marchés publics : ceux du Canada sont à hauteur de 80 milliards d’euros, alors que ceux de l’UE se montent à 2500 milliards d’euros. L’ouverture des marchés publics va essentiellement profiter au Canada.
Le déséquilibre est aussi monétaire, la valeur du dollar canadien étant 30% inférieure à celle de l’euro, donc des prix 30% inférieurs. C’est bien au Canada que va profiter cet accord et non à l’Union Européenne.
L’accord contient aussi une clause concernant le « déplacement temporaire de personnel d'entreprises » : étant donné la différence de salaires, c’est l’Europe qui va, une fois de plus, être envahie par une main d’oeuvre qui ne fera qu’augmenter notre chômage
Enfin l’accord nous interdit de subventionner nos produits agricoles, alors que les produits canadiens sont un tiers moins chers que les nôtres.
L’accord UE-Canada va encore dégrader notre économie
Voici donc une preuve de plus que l’Union Européenne n’est rien d’autre que le cheval de Troie des Etats-Unis pour dominer l’Europe. Cette grande puissance a un objectif clair : couler l’Europe.
Si nous voulons redresser notre économie, nous devons dénoncer tous ces traités qui nous coulent, l’adhésion à l’OMC (qui doit redevenir GATT), à l’Union Européenne, à l’OTAN et ce nouveau traité AECG.
[1] appelé AECG